Un coup de tonnerre


A Sound Of Thunder
De Peter Hyams
Avec Edward Burns, Ben Kingsley, Catherine McCormack

Aujourd'hui, le voyage dans le temps est devenu réalité. L'entreprise Time Safari Inc. propose aux plus nantis d'effectuer un aller et retour à l'époque des dinosaures pour s'offrir un beau trophée de chasse. Une règle essentielle doit être observée: ne rien toucher en dehors du gibier indiqué, sous peine de modifier le passé, et par voie de conséquence, le présent.



Un air de déjà-vu...

Film de 2005 basé sur une nouvelle de Ray Bradbury, ce long métrage (1h40 environ) est un canard boiteux. En lisant le résumé du film, je savais pertinemment que j'allais me retrouver devant un nanard ou une calamité tirée d'un obscur studio. Le DVD ne promet d'ailleurs pas grand-chose: choix du français ou du néerlandais (alors qu'une piste anglaise est heureusement proposée)... et c'est tout. Rarement j'aurai eu l'occasion de voir une édition aussi minimaliste. Mais je préfère cela à une tartinade de "featurettes" commerciales.

En résumé: les effets spéciaux sont maladroits, voir en attente de CGI. Les scènes de dinosaures -LA scène, devrai-je dire- sont quasi-identiques, à croire qu'un stock-shot a été utilisé... mais malgré cela, j'ai eu du plaisir à le regarder. L'histoire n'est pas inintéressante, et il faut probablement voir ce film comme si c'était un long épisode de Twilight Zone. Pour conclure, je dirai que j'ai déjà vu bien pire, même si A Sound Of Thunder n'a rien , mais alors rien du tout d'extraordinaire. Tout au plus, on évite les fautes traditionnelles de ces séries Z (acteurs cabotins, éclairages désastreux, bande sonore pourrie).

Prince of Persia - Les sables du temps


Prince Of Persia: The Sands Of Time
De Mike Newell
Avec Jake Gyllehaal, Gemma Arterton, Ben Kingsley

Prince d'adoption, Dastan est contraint de s'enfuir aux côtés de la princesse Tamina dont il vient de contribuer à faire tomber le royaume, alors qu'il est accusé d'avoir causé la mort de son père adoptif. Il va alors faire la découverte du mystère des sables du temps.



-Perrin, qu'est-ce que vous faites? -Je m'enfonce. La Chèvre

Cette mini-citation tirée du chef d'oeuvre de Francis Veber résume somme tout assez bien le film. Soyons honnêtes: Prince Of Persia n'est pas mauvais... il ressemble plus à un sous-Pirates Of The Caribbean. Ce qui est un comble si l'on considère que celui-ci se basait sur une attraction, alors que PoP se base sur une série de jeux vidéo, donc un produit qui bénéficie déjà d'un solide univers.

Et pourtant, ça sonne un peu vide. On ne s'ennuie pas forcément (bien que j'aie eu de la peine à rester éveillé) et les effets sont plutôt jolis. Mais voilà, ça manque cruellement de dynamique et le duo Dastan/Tamina fait déjà maintes et maintes fois revu...

Au final, cela ne restera pas un moment inoubliable de cinéma, et je ne suis pas certain qu'une suite soit vraiment intéressante (quoi que l'introduction du Dahaka, le démon du second chapitre de la seconde trilogie, pourrait être un élément intéressant). A voir donc, mais pas du tout indispensable.

Hatchi


Hachiko: A Dog's Story
De Lasse Hallström
Avec Richard Gere, Joan Allen, Sarah Roemer, Erick Avari, Jason Alexander

Parker Wilson, professeur de musique, tombe un jour nez à truffe avec un chiot Akita qui semble perdu. Une forte relation va s'établir entre le chien et l'homme qui devient ainsi son maître. Hatchi accompagne Parker au train tous les matins. Le soir venu, il retourne à la gare et attend sagement son retour. Un jour pourtant, Parker meurt d'une attaque cardiaque et ne rentre pas. Hatchi va attendre neuf ans durant, avant de pouvoir rejoindre son maître.



Dis, pourquoi t'as les yeux qui brillent?

Les films mettant en scène des animaux sont très souvent soit crétins, soit trop cul-cul-la-praline pour nous les adultes qui avons oublié ce qu'est l'innocence. C'est par conséquent, il s'agit d'un genre très casse-gueule et les mauvais produis sont légions. Hatchi, s'en tire extrêmement bien grâce à la sobriété choisie par Lasse Hallström.

Pas d'effets spéciaux visant à faire parler le chien, pas ou peu de mimiques "forcées", une utilisation judicieuse du non-dit ou du non-verbal et, ma fois, un choix d'acteurs de qualité... tout cela contribue à laisser la place à l'émotionnel. C'est certain: si vous n'aimez pas les chiens, il est inutile de regarder ce film, car il ne vous parlera probablement pas.

Personnellement, j'ai chialé comme une madeleine à la fin, tellement que s'en est beau! Oui, moi qui rigole devant Inglorious Bastards, qui ait avalé des Saw, des Hostel et autres A Nightmare On Elm Street... j'ai craqué à la fin.

Un jour, je me suis fendu d'un commentaire sur Facebook qui disait: "La truffe qui vaut le plus au monde, c'est celle d'un chien qui vous aime sans concession." Ben voilà. Hatchi aimait sans concession Parker. Du coup, ne le voyant pas revenir un jour, il a refusé de vivre ailleurs, en dépit du confort et de l'amour qui lui étaient offerts, pour rester là où son maître devait tôt ou tard venir le chercher.

Franchement, Monsieur Hallström, merci! Merci d'avoir pu montrer qu'il est encore possible de transmettre des émotions au travers d'une pellicule (ou d'un DVD, celui-ci ayant pris le relais) sans pour autant avoir recours à des effets spéciaux démesurés, ou sans orchestre symphonique, ni même mise en scène au pathos dégoulinant. Merci!



Dans le coup


In The Loop
De Armando Iannucci
Avec James Gandolfini, Peter Capaldi, Steve Coogan, Chris Addison, Anna Chlumsky

Alors que l'invasion d'Irak se prépare, Simon Foster, Secrétaire d'Etat britannique, fait une déclaration maladroite qui va semer le trouble dans les relations entre les gouvernements de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, alors qu'un vote important se prépare à l'ONU.



"Passe-moi mon diplôme... je vais m'assoir... Pourquoi? Pour te parler avec diplôme assis" F. Pérusse

Les Anglais sont connus pour avoir un humour caustique. Ce n'est pas In The Loop qui va démentir la rumeur. Cette jolie découverte totalement survoltée est un joli pied-de-nez à cet univers qu'est la diplomatie. Surtout quand elle est engluée dans le domaine de la politique internationale.

Renseignements pris, ce téléfilm serait le spin-off d'une série télévisée du même auteur, diffusée sur la BBC, et intitulée The Thick Of It. Peu importe au final, le film se suffit à lui-même et tient la route.

Ce qui a d'impressionnant dans la réalisation de cette histoire, c'est que l'on a le sentiment de nager en pleine hystérie collective. Les personnages sont survoltés, et les insultes et autres grossièretés (qui contrastent fortement avec le milieu élevé de la diplomatie internationale) fusent à tout va. Pas le temps de vraiment s'ennuyer, car on est sans cesse surpris par la tournure des événements.

Les ficelles humoristiques sont nombreuses avec le contraste déjà mentionné entre langage de charretier et monde des hautes sphères de la politique, les situations "Mr Beanesques", l'utilisation d'ellipses qui  disent tout en ne disant rien. Bref, de quoi passer un bon moment en se disant que l'on est bien là où l'on est que pour rien au monde on ne prendrait leur place. Et pour clore le film en beauté, l'histoire se termine de manière artistique sur un fondu en fermeture du son, comme pour montrer que si le chapitre est clos, le monde continue de tourner.

Un film à découvrir, mais à regarder en V. O. (même si la V. F. semble plutôt bonne). Et surtout, n'hésitez pas à activer les sous-titres, parce que ça fuse réellement!