Invictus


Invictus

De Clint Eastwood
Avec Morgan Freeman, Matt Damon, Bonnie Mbuli, Scott Eastwood

Après sa libération, Nelson Mandela est élu à la tête de l’Afrique du Sud. Il va miser sur l’équipe nationale de rugby pour cimenter l’identité du pays et pour réunir le peuple derrière ce symbole, une seule solution: remporter la coupe du monde de 1995.





Les mandales de Nelson Mandela

On pourra dire ce que l’on veut, énumérer les anachronismes, la mise en scène de certains événements (le passage de l'avion au-dessus du stade est authentique, mais c'était très certainement "programmé" et annoncé, car un pilote de ligne ne s'amuserait pas à faire un rase-motte à 300 mètres du sol par surprise, même avant le 11 septembre 2001) ou les incohérences au niveau du jeu en lui-même… C’est une magnifique leçon de vie que cet Invictus. Ce qui ne me tue pas me rend plus fort aurait dit Nietzsche. Voilà une belle illustration de la force tranquille de Nelson Mandela, ou Madiba de son nom de tribu.


Alors c’est certain, il ne s’agit pas d’un chef d’œuvre au sens premier du terme. Mais c’est un excellent film de Clint Eastwood, qui montre à quel point il est capable de filmer intelligemment (les plans sont clairs et tout mouvement de caméra a un sens), de choisir que montrer sans se perdre dans des divagations, et d’aller à l’essentiel. Vous n’aimez pas le rugby? Qu’importe, c’est en toile de fond. Vous n’aimez pas les films sur le racisme car vous les trouvez trop durs? Certes, le passage de l’équipe sur les restes de Robben Island pourront se montrer légèrement plus sombre que le reste du film, mais franchement, il n’y a que du positif. Attention, on ne se retrouve pas pour autant dans un film à la Disney.

Que dire des acteurs? Morgan Freeman (un comble de s'appeler Freeman - homme libre - pour jouer Nelson Mandela), Matt Damon, Bonnie Mbuli... tous sont excellents et nous livrent une interprétation qui sonne juste.


Ce que je retiens d’Invictus, c’est l’illustration d’un message de paix, à cent lieues d’un Gran Torino. A tout prendre, cela pourrait en être la continuité, tant la voie choisie par Nelson Mandela est celle que Walt Kowalski n’aura pas su totalement prendre.


Une belle musique, de belles images qui ne tombent pas entièrement dans le cliché, et une problématique dont il est difficile d’avoir une vue lorsque l’on n’a (heureusement) pas vécu dans un déchirement pareil à celui de l’Apartheid. Longue vie à Nelson Mandela, longue vie à Madiba. Et que règne le pardon – Amen.