Terminator Renaissance



Terminator Salvation

De McG
Avec Christian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin, Bryce Dallas Howard

Dans un futur proche, les hommes sont forcés à entrer en guerre contre les machines, dirigées par le puissant ordinateur Skynet.



Terminator et le tort tue.

Voici donc l'opus tant attendu (?) et dirigé par McG... Trois lettres dont la réputation a fait trembler plus d'un fan sur la planète Web. Qu'en est-il vraiment? Le film répond-ils aux attentes des spectateurs, qu'ils soient fans de la première heure ou nouveaux venus? Réponse bretonne de rigueur: oui et non.

Oui, c'est un film d'action qui déménage, avec son lot d'absurdités habituelles (sans compter un énorme paradoxe temporel trimballé depuis le premier opus... oui, le fils qui envoie son père dans le passé... ça, y avait pas plus tordu). Ça on peut le dire, quand ça bouge, ça bouge! Oui, les effets spéciaux sont très bons. De quoi faire sincèrement croire que Transformers: Revenge Of The Fallen (2009) ne sera qu'un Walt Disney. Oui, l'aspect froid et métallique de l'esthétique confèrent au film un goût amer, probablement ce que devraient ressentir les humains dans pareille situation.

Mais tout n'est pas rose au pays des machines. Si l'on passe sur les nombreuse incongruités, il faut savoir qu'on aura droit à un peu d'eau de rose, à une morale à 1 franc 20 (le cours du dollars US?), bref, un film que nous qualifions volontiers de «film pour les américains». Sous-entendu qu'ils ont besoin que tout leur soit expliqué et qu'il ne faut laisser aucune possibilité de réflexion. Non, non, non, ma bonne dame. On ne fait pas payer le client pour qu'il ait autre chose en tête que le popcorn beurré qu'il mâche.

Qu'en est-il du film dans la série? Bon, McG l'a dit (plus ou moins en ces termes): le troisième était une bouse, on n'en tiendra pas compte. Franchement, j'ai bien aimé Rise Of The Machines (2003). Une bonne conclusion me disais-je naïvement à l'époque. Salvation ne dérange pas et ne donne pas l'impression de faire de l'ombre au reste. Il n'y a juste aucune allusion au séjour dans l'abri antiatomique, ni même aux galipettes qui ont conduit la compagne de John à être maman porteuse (bébé aura-t-il un rôle dans les épisodes 5 ou 6?).

Le truc sympa qui lie les films de Cameron à celui de McG, ce sont des clins d'oeil (ou des coups de maglite dans les yeux, tellement ils sont gros) au travers de phrases comme: «Viens avec moi si tu veux vivre» ou «Je reviendrai». On retrouve aussi les cassettes enregistrées par Sarah Connor à l'attention de se bambin chéri. Un poil plus fin: pour attirer les robots, John met en marche un vieux poste de radio qui crache You could be mine de Guns N Roses... Un des T-800, d'abord sosie de Gouvernator puis réduit à l'état de squelette de métal, se mange une bolée de métal en fusion avant d'être gelé. Le tout faisant bien entendu référence à Terminator 2: Judgement Day (1991).

Mais cela suffit-il à en faire un Terminator au sens premier du terme (comprenez: digne ou équivalent aux premiers)? Pas vraiment. Plus j'y repense et plus je me dis que le monde du futur esquissé par Cameron dans le premier opus était plus sombre (normal, il y faisait nuit). Bon, en même temps il était difficile d'expliquer une nuit perpétuelle provoquée par Skynet. Mais c'est vrai que de jour, c'est moins terrifiant. Pour tout dire, j'ai presque plus l'impression d'avoir vu à l'écran un film basé sur Half-Life 2 (le jeu de Valve sur PC). La comparaison du robot géant avec les «striders» du jeu m'est vite venue à l'esprit.

En conclusion, c'est un bon film d'action, avec ses défauts qui l'empêchent d'être un super film d'action. Mais la bande-son (au cinéma) donne toute sa puissance avec des basses qui font presque peur. Pas de cri de la part des machines, mais un bourdonnement effrayant. Après, l'enrobage du film faiblit et il ne faut pas trop creuser sous peine de voir le tout s'effondrer.