Rango



Rango

De Gore Verbinski
Avec Johnny Depp, Isla Fisher, Abigail Breslin, Ned Beatty

Un caméléon "domestique" en quête d'identité se retrouve par la force du destin abandonné sur une route en plein désert. C'est alors qu'il fait la découverte de la petite ville frontière de Dust. Celle-ci est en proie à une terrible pénurie d'eau et ses habitants sont désespérés. Il va alors saisir l'opportunité de donner naissance à Rango, un héro qui ambitionne de les sauver.




He's a poor lonesome lizard...


Une bouffée de fraîcheur sous le soleil et dans la poussière. Voilà ce que ce long métrage d'animation m'inspire. Si Le royaume de Ga'hoole: la légende des gardiens (Zack Snyder, 2010) m'a déçu par son manque de lecture à plusieurs niveaux, c'est ici tout le contraire. Avant d'entrer dans le détail, il convient cependant de faire une remarque dès le départ: ce film n'est pas pour les plus jeunes.


Pas d'inquiétude à avoir cependant, ce n'est pas la violence qui est en cause. A mon souvenir, personne ne meurt. Ou du moins, pas sous nos yeux. La force de ce film, c'est qu'il résonne comme un vibrant hommage au film de western, un peu à la manière d'un Impitoyable (Clint Eastwood, 1992), la morale en moins. Plusieurs poncifs du genre sont repris, que ce soit de manière intradiégétique ou extradiégétique. Ainsi, les hibous Mariachis qui ouvrent le film, les duels au soleil, le saloon, la fille héritière de la ferme paternelle que convoite un personnage influent et respectable de la ville... tous ces éléments trouvent leur place de manière harmonieuse dans la diégèse.
 
Mais là où Rango va plus loin, c'est qu'il comporte des références à d'autres films. Johnny Depp retrouve Gore Verbinski qui l'a dirigé dans les trois premiers volets de Pirates des Caraïbes (respectivement 2003, 2006 et 2007). Alors en voyant Rango, on voit un peu Jack Sparrow. La scène d'ouverture est d'ailleurs un cabotinage typique de ce personnage. Puis viennent des références plus ou moins subtiles: Arizona Dream (Emir Kusturica, 1993) ou encore Fear and Loathing in Las Vegas (Terry Gilliam, 1998) avec une courte apparition de Raoul Duke et de maître Gonzo dans leur voiture. Cerise sur le gâteau, Rango va même jusqu'à rencontrer l'Esprit de l'Ouest, incarné par l'homme sans nom, une référence au rôle tenu par Clint Eastwood dans la trilogie du Dollar de Sergio Leone.
 
Au final, le film propose une histoire suffisament prenante en soi, avec des niveaux de lecture divers (la quête d'identité, notamment), une animation propre et bien réalisée, ainsi qu'une forme de mise en abîme dans le monde du Far West sur grand écran. Pour moi, cela se traduit par ces trois mots: que du bonheur!