Avatar


Avatar (James Cameron's Avatar)

De James Cameron
Avec Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver
Jake Sully est un marine handicapé. Parce que son génome est presque identique à celui de son frère décédé, il est envoyé sur Pandora, une planète lointaine. Il va se voir confier une mission d'infiltration visant à délocaliser une population indigène, les Na'vi. Mais son apprentissage va changer sa vision des choses. 


Le grand bleu sur une planète verte

James Cameron a réinventé la roue. C'est un peu le sentiment que j'ai ici. Sauf qu'il l'a faite en mieux, en plus rond. Trêve de plaisanterie, vous trouverez mon avis sur ce film sur Stekhouse. En bref: visuellement le film est une merveille de technologie. Au niveau de l'histoire, cela pèche un brin, d'une part parce que l'histoire n'est de loin pas nouvelle, et d'autre part parce qu'il a fallu prendre des raccourcis pour faire tenir le tout dans «seulement» 2h40 de film. Une trilogie aurait-elle été préférable?

L'aspect que je souhaite développer ici touche à quelques questions que le film soulève. Premièrement, l'image de synthèse est ici à son apogée du moment (on rigolera bien de moi lorsque la génération en devenir lira ceci dans quelques années). Le lien entre anime/manga et film «live» est ici aboli. Montagnes flottantes, décors de bande-dessinée... tout y est, et ça bouge! James est un grand rêveur et là, il s'est lâché. Du côté des personnages aussi la réalisation est bluffante. Colère, chagrin, amour... tout donne lieu à des animations faciales extraordinaires.

Les avatars, ces grands êtres bleus "pilotés" par des humains, sont selon le scénario, créés à l'image de leur pilote. Dès lors, l'avatar de Sigourney Weaver lui ressemble et il est facile de la reconnaître. C'est là que je m'interroge. Verra-t-on un jour une réalisation avec des acteurs virtuels? Un Johnny Depp réel qui a coûté une fortune pour tourner Pirates des Caraïbes IV se verra-t-il remplacé par un Johnny Depp virtuel pour Pirates des Caraïbes V? Car une fois les logiciels développés, les coûts vont petit à petit baisser. Les images de synthèse d'il y a vingt ans sont aujourd'hui à la portée du moindre réalisateur de bis un tant soit tu démerde (quitte à ne pas payer ses acteurs du tout).

L'autre question qui me vient à l'esprit: quelle sera la prochaine étape? Ici, on a visiblement passé un cap. En 1993, j'étais convaincu d'avoir vu des dinosaures vivants... Aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir vu une nouvelle planète qui existe. Allez le voir, c'est réellement bluffant!

Troisième question: pourquoi faut-il toujours que cela pèche quelque part? L'histoire est terriblement banale en regard de l'avancée technologique. J.C. n'avait-il plus de budget pour un scénariste? J'exagère un poil, parce que ce n'est pas mauvais, mais franchement... c'est comme faire un plat très sophistiqué et raffiné avec des röstis Hero! Surtout que l'aspect manichéen de l'histoire est ici très grossier. Sans compter quelques aberrations sympathiques.

Dernière question, pour le moment, qu'apporte la 3d? Je tâcherai d'y répondre, car je compte aller voir le film en 3d. Mais a priori, je n'ai pas eu l'impression d'être limité en 2d., tant l'aspect visuel est extraordinaire... Se trouve-t-on donc face à un simple gadget purement mercantile? Seul l'avenir nous le dira.