Thor



Thor

De Kenneth Branagh
Avec Chris Hemsworth, Natalie Portman, Anthony Hopkins

Thor est en voie de succéder à son père, Odin, roi d’Asgard. Son orgueil va toutefois le conduire à être exilé sur terre. Loki, son frère, va alors ourdir un plan pour se poser en tant que successeur au trône.




A Thor et à travers...

A première vue, rien ne laisse penser que l’histoire qui nous est contée, est celle d’un super héro, au sens où Marvel ou DC Comics nous ont habitués. Oui, Thor a des pouvoirs. Mais il vient d’une autre planète. Mais il n’est pas seul, au contraire d’un Superman. Thor est une mise en image de la mythologie nordique avec presque tout: Bifrost le pont arc-en-ciel, Yggdrasyl l’arbre sur lequel repose le monde, Asgard le royaume d’Odin, Jötunheim le royaume des géants de glace, Mjöllnir le marteau de Thor et même Sleipnir, le cheval à huit pattes d’Odin.

Du visuel

D’un point de vue esthétique, ce long-métrage tient ses promesses. Certains trouvent la représentation d’Asgard trop kitch ? Pour ma part, cela fait l’affaire. C’est certes très coloré, de l’extérieur, avec des intérieurs étrangement dépouillés. Hormis un ou deux couloirs, on ne voit pas grand-chose de la vie sur place. Sur terre, le contraste est assez fort avec une région désertique et à la forte luminosité.

Du charnel

Côté scénario, Kenneth Branagh a visiblement composé avec une histoire oscillant entre le film de divertissement, non sans avoir une once d’aperçu de réflexion et de psychologie. L’impétuosité et l’orgueil de Thor, l’incompréhension de Loki face au choix de son père [spoiler] adoptif [fin du spoiler], la conduite «politique» d’Odin… Il est même possible de trouver de la matière –en petite quantité- dans le rôle du gardien de Bifrost. Mais il est inutile de s’emballer, on reste loin d’un Hamlet, puisque certains critiques ont fait le rapprochement.

Du résultat

En conclusion, j’ai passé un bon moment devant ce film, même s’il m’a fallu plusieurs tentatives pour le voir. Cette difficulté à entrer dans l’histoire, je l’attribue à cette thématique déjà trop éculée d’une rencontre de deux mondes. Les Maïtres de l’Univers version «live» ou encore Star Trek IV nous avaient déjà fait le coup. Mais dès que Thor se fait capturer, l’histoire devient alors très rapide, peut-être trop. C’est plutôt paradoxal, mais d’un côté il faut éviter de lasser son audience et de l’autre, il faut avancer… Dure tâche que celle des réalisateurs d’aujourd’hui.

J’éviterai de m’étendre trop sur les personnages autres que ceux de Thor, Loki et Erik Selvig. L’utilisation de Stellan Skarsgard est d’ailleurs très judicieuse et cautionne presque le bien fondé de la mythologie nordique (re)vue et corrigée par Hollywood. Les autres personnages, y compris Jane Foster (Natalie Portman), sont purement secondaires et n’apportent pas grand-chose au fond de l’histoire. Tout au plus, Jane Foster sera le lien qui justifiera le retour de Thor.

Post scriptum

Thor est ouvertement une prémisse à la venue du film des Avengers. En son temps, j’avais déjà observé que le second volet des aventures d’Iron Man souffrait de cet état de prologue. Si l’histoire de Thor se suffit à elle-même, je trouve dommage que le lien avec le film Avengers ne se fasse qu’après le générique de fin.