Le Concert


Le Concert

De Radu Mihaileanu
Avec Alexei Guskov, Dimitri Nazarov, Mélanie Laurent, Valeri Barinov 

Andreï Filipov est un maître d'orchestre d'exception. Déchu pour avoir désobéi à Brejnev, il est aujourd'hui nettoyeur. Un jour, il intercepte par hasard une invitation pour le Bolchoï à Paris. Son idée: reformer un orchestre et s'y rendre à la place de la prestigieuse formation. 




On ne mélange par les torchons et les Soviets...

Ce film vous fera du bien... si, si, croyez-moi. Oh, bien sûr, il est loin d'être parfait. Entre grosses ficelles et clichés aussi fins que l'humour de Jean-Marie Bigard... Mais allez le voir ou louez-le. C'est un de ces trop rares films qui, à l'instar d'un Fauteuils d'orchestre (Danièle Thompson, 2005) nous offre à la fois un florilège de personnages, avec des émotions, le tout dans un décor crédible. Même si, je me répète, les caricatures sont ici assez grossières...

Dans les défauts qui fâchent (si je puis dire), je relève un certain bazar qui règne dès le moment où l'orchestre est à Paris. On nage en plein délire, mais bon, c'est aussi un cliché de la vie à la Russe où le système C (comme Communisme ou débrouille-toi comme tu le peux, camarade!), antérieur au système D, prévaut. J'ai une image en tête: si vous êtes déjà allés écouter un concert classique (ne vous en faites pas, ce n'est pas une maladie), vous avez peut-être déjà remarqué qu'avant que le tout commence, il règne une douce cacophonie... Eh bien, c'est pareil pour ce film.

Dans les points forts, les acteurs principaux sont excellents. François Berléand vole en électron libre, Mélanie Laurent est magnifique (très douée pour fondre en larme, et du coup pour émouvoir), Miou Miou est merveilleuse, et quant au duo Alexei Guskov et Dimitri Nazarov, ils sont très bons, avec un ton juste. Certains clins-d'oeil (le Parti Communiste français, le fameux système D, enfin C, à la Russe, la puissance de l'argent et du paraître en Russie...) sont drôles et viennent temporiser une histoire que l'on soupçonne (avec un petit piège) en toile de fond.

Peut-être pas aussi réaliste qu'un Good Bye, Lenin! (Wolfgang Becker, 2003), le film n'en est que moins lourd... l'humour rendant peut-être ainsi le sujet plus accessible. Ah, et j'oubliais presque un acteur de choix: la musique de Tchaïkovski...  En guise de conclusion, je citerai Thimotée Girardin, qui a su à mon sens, résumer le film en le liant à cette musique tellement forte:
Bref, même si les défauts abondent à un débit de centrale hydraulique, on est tout surpris de se surprendre à rire. Puis à frissonner, mais ça c'est l'effet Tchaïkovski.

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