L'étrange histoire de Benjamin Button



The Curious Case of Benjamin Button

De David Fincher
Avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Julia Ormond, Tilda Swinton

L'histoire d'un homme qui nacquit physiquement âgé et mourru avec un physique de nouveau-né.




Turn the Button Up!

Au-delà du penchant (ou de l'aversion) que l'on peut avoir pour le duo Fincher/Pitt, déjà éprouvé par Se7en (1995) et Fight Club (1999), le film mérite qu'on s'y arrête pour plusieurs raisons. Tout d'abord, et c'est un aspect essentiel dans un film, le scénario est prenant à plus d'un titre. Deuxièmement, le film repose sur des effets spéciaux intéressants puisqu'il s'agit ici de créer un bébé ayant un corps de près de 90 ans, tout en conservant ses proportions de nouveau-né. Ensuite, en approchant du terme de l'histoire, Brad Pitt doit ressembler à un adolescent, avant que son personnage soit incarné par de véritables enfants. Simultanément, Cate Blanchett vieillit «dans le bon sens», mais elle doit également couvrir un personnage de sa petite enfance jusqu'à sa mort...

A mon sens, le pari est réussi car, hormis peut-être une impression de disproportion au niveau de la tête, Brad Pitt est saisissant de réalisme. Le petit vieux de seulement 8 ans combine sans difficultés le comportement d’un bambin et le physique d'une personne âgée. Autre coup de génie: le scénario place Benjamin dans un home pour personnes âgées... on évite ainsi l'explication d'un petit garçon vieux qui deviendrait vite un phénomène de foire dans la société.

J'ai dit que le scénario était prenant à plus d'un titre. Pourquoi? Déjà parce qu'il remet en question notre vision de ce qui est normal. Qui plus est, il nous montre que nous avons également des critères de normalité fortement liés à l'âge. D'une certaine manière, nous ne devrions jamais nous arrêter à l'apparence. Ne dit-on pas que «l'habit ne fait pas le moine»? Un enfant peut être mûr en apparence, mais il reste un enfant. De même, un vieil homme, si sénile soit-il, reste un homme avec toute une vie derrière lui.

D'une certaine manière, ce film me fait énormément penser à une autre histoire «pas comme les autres»... Souvenez-vous de Forrest Gump (1994), cet adulte qui avait le cerveau d'un enfant. Sa naïveté lui a permis de traverser le temps sans jamais s'arrêter sur ce que nous avons considéré comme des faits marquants. Serrer la main de JFK, courir sans s'arrêter mais sans cause, inventer le «Smile» par accident... Benjamin Button a une vie un peu similaire. Il va aussi connaître l'horreur de la guerre, l'amour, les affres de la vie et les fréquents passages de la mort. «Nous avions une invitée régulière», dit-il en parlant du home où il fut élevé. Et c'est très naïvement que j'ai rédigé ces lignes, puisque le scénariste n'est autre qu'Eric Roth, scénariste de ce même Forrest Gump!

En conclusion, ce film est très agréable, même si certaines «surprises» sont rapidement éventées - peut-être que cela ne sera pas le cas pour tout le monde. Quoiqu'il en soit, la découverte de cette «étrange histoire» est un merveilleux conte. On peut le prendre tel quel, ou réfléchir à tout ce qui se cache derrière, du second au millième degré.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire