De l'eau pour les éléphants


Water For Elephants

De Francis Lawrence
Avec Reese Witherspoon, Robert Pattinson, Christoph Waltz

Jacob, fils d'immigrés polonais, est sur le point de devenir médecin. Pourtant, le jour de son examen, il apprend le décès de ses parents dans un accident de voyage. En 1931, la Grande Dépression n'épargne personne et Jacob se retrouve presque en un instant à la rue, sans le sou. Sa route va croiser celle d'un cirque itinérant où fait la connaissance de Marlène, l'écuyère vedette et épouse d'August, le directeur du cirque.



Et si la vie n'était qu'un spectacle sous un chapiteau?

Que pouvait-on attendre d'un casting comme celui-ci? Un acteur allemand catapulté par les Inglorious Bastards de Quentin Tarantino, un beau gosse révélé dans la saga Twilight et une actrice loin d'être célèbre pour des rôles inoubliables. Et pourtant, le résultat m'a emporté. En scène pour un tour de piste!

Du visuel

Avec un récit en forme de valse (un clin d'œil à Christoph?) qui nous entraine du présent au passé pour venir s'achever sur le présent, l'image s'adapte en conséquence. Lumière sombre et froid pour le présent (il pleut et le spectacle est terminé), lumière plutôt chaude, avec une teinte proche de ces anciennes photos jaunies pour le passé, y compris les jours de pluies. Et sans que la caméra n'effectue de mouvement particulier, j'en suis ressorti avec l'impression du cercle de la piste. C'est difficile à expliquer, mais les mouvements sont souvent des allées et venues à l'écran. August et la troupe vont acquérir des animaux et s'en repartent sur la route. Le cirque s'installe à un endroit, pour repartir ensuite. En conclusion, un aspect qui m'a séduit et m'est apparu comme ayant un sens.

Du charnel

Le récit adopte ici la formule de l'histoire dans l'histoire. Le lien est renforcé par le récit du Jacob présent, passant au passé avec les voix qui s'entremêlent. C'est un détail, mais cela fonctionne très bien. Si l'on voit où tout cela va mener les protagonistes, les personnages évitent à mon sens d'être des clichés trop lisses. Le dilemme de Marlène est particulièrement bien illustré entre l'homme a qui elle s'est éternellement promise (August, son époux) et celui qui attise son cœur (Jacob). Malgré cela, difficile d'être sûr qu'elle aime réellement Jacob et que ce n'est pas son tempérament qui la séduise, davantage que son physique.

La dualité entre August et Jacob est également très intéressante. L'un est un mélange de réaliste enthousiasmé, tandis que l'autre est un ingénu. Autour du trio central gravite le monde du cirque avec ses personnages loufoques et bariolés, vecteurs d'émotions dans une société alors durement touchée par la crise. Pour autant, le film évite toute analogie à la crise d'aujourd'hui et se concentre sur l'histoire, ce qui évite tout aspect moralisateur.

Du résultat

Le film tient la route et dispose de moments forts, sans pour autant tomber dans l'excès. Difficile, voire impossible, de deviner comment se terminera l'histoire. Une seule certitude, le personnage de Jacob s'en tire, puisqu'il est le conteur de l'histoire.

Post scriptum

Je n'aime pas le cirque avec les animaux. Dès lors, j'appréhende les histoires tournant autour de ce type de spectacle, surtout lorsqu'il s'agit de périodes du passé où les considérations pour les animaux n'étaient considérées que des lubies de bonnes femmes. Mais ici, ils ont une place importante avec un véritable rôle à tenir. Et pour cela, Francis Lawrence a fait un excellent travail, car ils n'apparaissent jamais comme des rôles véritablement secondaires.

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