Sherlock Holmes: Jeux d'ombres



Sherlock Holmes: A Game of Shadows

De Guy Ritchie
Avec Robert Downey Jr., Jude Law, Noomi Rapace, Jared Harris

Holmes doit faire face à un adversaire de taille, doté d'une grande intelligence et totalement dépourvu de scrupules, qui menace l'équilibre entre les nations d'Europe. C'est la confrontation avec son célèbre ennemi: le professeur James Moriarty.





Un deuxième épisode loin d'être élémentaire?

Amorcée dans le premier opus, la présence de James Moriarty, ennemi mortel de Sherlock Holmes devient ici le centre de l'histoire. Une confrontation dotée de plus d'action, de plus d'humour et, of course, de plus d'excentricité.

Du visuel

La touche visuelle de Guy Ritchie est ici de retour. Le générique offre une belle entrée en matière, plongeant le spectateur dans une mise en abîme: l'histoire débute par un Watson qui nous relate ses aventures avec Holmes, lui-même personnage littéraire né de la plume de Sir Arthur Conan Doyle, lui-même médecin. A cela viennent s'ajouter une image avec cette luminosité qui semble illustrer les brumes recouvrant les mystères de Londres, ainsi que ces effets de ralenti utilisés pour nous montrer la réflexion de Holmes. Cela ne conviendra pas à tout le monde. Personnellement, j'adore, car le style se justifie dans le récit et n'est pas qu'un artifice esthétique.

Du charnel

Si le premier opus m'avait fait passer un bon moment (voir la critique ici sur Stekhouse), je lui avais trouvé une certaine longueur. Ici, ce n'est plus le cas. Tant mieux ou tant pis. Cela va assez vite, mais sans que l'on soit obligatoirement largué. Robert Downey Jr est toujours aussi fantasque, et cela colle parfaitement au ton que le film semble vouloir adopter.

Qu'il soit en position de force, ou totalement à la merci de son ennemi, Holmes ne semble jamais dépassé, sans pour autant paraître comme un héros invincible. Le personnage ressemble plus au chat qui retombe invariablement sur ses pattes. Je préciserai que j'apprécie davantage ce rôle que celui de Stark dans Iron Man 2 (voir la critique ici, également sur Stekhouse). Dans ce dernier, Robert Downey Jr. devient presque fatigant tellement son personnage est agité.

Jude Law n'est pas en reste et sa prestation à l'écran donne l'impression d'un beau duo, un peu à l'image de Daniel Wilde et Brett Sinclair (Amicalement Vôtre). J'espère simplement que ce n'est pas feint, contrairement à la paire composée de Tony Curtis et Roger Moore. Ce serait tellement dommage! Le professeur James Moriarty est aussi très bien incarné, même si on pourrait reprocher à Jared Harris de ne pas avoir une gueule davantage typée. Ceci dit, il offre une très bonne prestation et se montre à la hauteur de son adversaire et je dois reconnaître que son physique offre une dualité entre un physique de «professeur» et un esprit de «criminel».

Du résultat

J'ai passé un très bon moment et même si la version que j'ai vue était en français, c'est à mon avis une bonne surprise. Guy Ritchie a su monter un film qui poursuit et prolonge le premier, à tel point qu'on pourrait se laisser aller à parler de diptyque (cela nous change de la mode des trilogies). Tout est là pour que le film soit à la fois plus accessible que le premier (le rythme est plus rapide et l'action davantage en place), sans pour autant céder au produit commercial.

Le point qui m'a particulièrement séduit est la fin du film. Sans en dire trop, je soulignerai simplement que Guy Ritchie a très bien su composer entre la fin de Sherlock Homes et le happy end, sans tomber dans la grosse ficelle hollywoodienne.


Post scriptum

Je ne sais pas le succès que le film aura au final, mais la recette a donné un produit très agréable. A présent, un dilemme se pose à Guy Ritchie: faut-il en rester là, ou poursuivre avec peut-être l'adaptation (ou l'inspiration) d'un autre récit des aventures du célèbre détective? J'ajouterai encore que la musique du film est également un élément très agréable qui complète le tableau.

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